Bonsoir à toutes et à tous,
Aujourd'hui, petit focus sur l'apparition du vêtement court masculin.
"Un vêtement court?" me direz-vous en observant mon illustration? Il faut contextualiser cette nouveauté pour en comprendre toute l'importance.
Nous sommes dans les premières années du XIVe siècle, et la mode est encore aux cottes unisexes, descendant sous le genou pour les hommes, et aux chevilles pour les femmes. Chez les nobles, elles couvrent même les pieds.
L'émergence de ce nouveau vêtement, le doublet, inspiré des cottes gamboisées et ajustées au corps portées sous l'armure, est donc un bouleversement dans la société médiévale. De par la longueur d'abord, mais surtout parce que la silhouette, tant chez les hommes que chez les femmes, se dessine enfin, après des siècles passés à être dissimulée sous les plis des cottes.
La première méthode de fabrication consiste à piquer une épaisseur de bourre de coton (importée via le sud de la France et la Méditerrané) entre une couche de drap de laine pour l’extérieur, et une de toile de lin pour la doublure. Les piqûres sont alors apparentes, rappelant la cotte gamboisée des soldats. La seconde comporte une couche de toile supplémentaire, sur laquelle sont cousus la bourre de coton et la doublure, laissant le drap de laine extérieur vierge de toute piqûre.
Le doublet peut être boutonné jusqu'au milieu des cuisses, ou jusqu'en bas. Dans les premiers temps, Il se porte sur la chemise, sous uns cotte pour sortir, mais il se porte très vite seul au cours des années 1340.
Les chausses (sorte de pantalon moulant aux jambes séparées), en drap de laine, sont encore fixées sur le brehel des braies (l'équivalent du caleçon moderne, en toile de lin).
Vous pouvez retrouver un article plus complet sur la chose dans le numéro 101 de la revue "Moyen-Age, publiée par les éditions Heimdal. Il doit encore être disponible dans les anciens numéros.
Illustration: Guillaume Levillain, 2015
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