Le pourpoint au XVe siècle, partie 2

Bonjour à toutes et à tous,

Le second quart du XVe siècle reste dans la continuité des formes précédentes. On observe même une certaine simplification dans les lignes, comme les manches, construites ici en une seule pièce.

L'exemple que nous avons retenu ne comporte pas de col, mais une encolure rapportée. La différence est importante, puisque cette pièce ne sert pas à protéger le cou, mais à agrémenter le haut du torse. Le « mille feuille » reproduit ici montre clairement la construction intérieure du pourpoint, en accord avec les textes de l'époque. Mais à l’inverse de notre exemple précédent, toutes les piqûres sont ici dissimulées par l'étoffe extérieure.

Le corps est ici taillé « à deux fois » ; les quarts qui le composent sont eux-même divisés en deux, le torse et la basque. Les chausses sont fixées par des aiguillettes mobiles passées à travers des œillets ménagés dans les basques.

Il faut attendre le milieu du siècle pour voir apparaître un nouvel artifice destiné à modifier la silhouette masculine : les maheutres. Ces dernières sont significatives de l'une des deux utilités du pourpoint en cette fin de Moyen-Age. Maintenir les vêtement du haut et du bas (les chausses) ensembles, et surtout, modifier et améliorer la silhouette. Si le torse rembourré permettait déjà d'équilibrer la silhouette des hommes qui avaient un peu de ventre, les maheutres élargissent les épaules, et accentuent un certain effet de virilité. L'exemple le plus connu est le tableau représentant Charles VII, avec sa robe en velours cramoisi et son grand chapeau de feutre. La disproportion de ses épaules est due au port d'un pourpoint à maheutres.

Le montage présenté est le plus classique, celui observé en France, en Angleterre, en Allemagne et en Flandres. Mais d'autres styles se développent ailleurs, en Italie notamment. Nous y reviendrons lors d'une prochaine planche. De la bourre de coton est placée dans la poche d'étoffe, qui est cousue au reste du corps avec l’emmanchure. La quantité de bourre peut varier selon l'effet voulu.

Illustration : Guillaume Levillain. 2019