top of page
Guillaume Levillain

L'archer des compagnies d'ordonnance bourguignonnes, 1472.



Bonsoir à toutes et à tous,


La professionnalisation des armées intervient à la toute fin du Moyen-Age.

Si les premières expériences sont menées dès le début du XVe siècle en Bretagne et quelques années plus tard en France, l'ordonnance que rédige le duc de Bourgogne Charles le Téméraire le 29 juin 1471 constitue une réelle révolution. L'organisation qu'il met en place, l'encadrement des soldats et la chaîne hiérarchique prévaudront en France pendant de nombreuses années.


Cette nouvelle armée, dite d'ordonnance, a pour base administrative la "lance", composée en Bourgogne de huit hommes: un homme d'arme (cavalier en armure et monté), un coustillier (monté), trois archers (montés), un couleuvrinier, un arbalétrier et un piquier.

1250 lances doivent ainsi être recrutées, mettant sur pied une cavalerie ainsi qu'une infanterie prêtes à combattre à tout moment, hiver comme été (contrairement aux armées féodales, qui ne devaient en général que 40 jours de service à leur suzerain par an).


Une seconde ordonnance rédigée quelques jours plus tard par le duc nous renseigne sur la tenue et l'armement des archers.

Ils portent un jaque à collet haut et à manches longues. On coud dans cette veste matelassée un haubert, pris en sandwich entre les épaisseurs de tissu. La couche de lin extérieure est cirée, afin de prémunir l'archer contre les intempéries.

Une salade sans visière, un arc, une trousse contenant 30 flèches, une épée longue à deux mains ainsi qu'une dague complètent l'équipement réglementaire.


Il ne s'agit pas encore ici d'un véritable uniforme, tel qu'il apparaîtra plusieurs siècles plus tard (chaque homme s'équipe à sa convenance). Mais il serait pourtant nécessaire de relativiser l'historiographie classique de l'Uniformologie.

En effet, le duc s'octroie le droit d'accorder à chaque archer un vêtement identique: un paletot, parti bleu et blanc, frappé d'une croix de Saint-André rouge en son centre. De plus, les hommes ont le choix d'y coudre les blasons de leur capitaine, renforçant ainsi l'appartenance à une unité distincte, au sein d'une armée définie et réglementée.

166 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page